07 Août 2023

Service Public de la Petite Enfance

Un tsunami dont on n’a pas encore mesuré toutes les conséquences.

Le Service Public de la Petite Enfance (SPPE) est un des engagements de campagne du Président de la République. Il vise à permettre à chaque parent qui le souhaite d’accéder à une solution d’accueil de qualité, financièrement accessible, partout en France.

Depuis juin 2023, il fait l’objet de nombre d’annonces gouvernementales.

Une solution pour chaque parent

Selon les sources, il manque entre 200 000 et 300 000 places pour atteindre l’objectif de solution pour chaque famille, accueil individuel et accueil collectif confondus. 

A titre de comparaison, l’offre de places en crèche est passé de 376 230 à 470 430 de 2010 à 2020, soit une moyenne annuelle de 9 500 créations de places (chiffres DREES).

A ce rythme de création, il faudrait donc entre 20 et 30 ans pour atteindre l’objectif de « plein accueil », à savoir une solution d’accueil pour chaque enfant en bas âge, pour chaque parent qui le souhaite.

Une solution de qualité

La première difficulté sera de définir la qualité. La seconde sera de la mesurer. Et ce, dans des environnements tellement différents que les crèches et les domiciles des assistantes maternelles. 

Car, rappelons une évidence, oubliée dans tous les débats en cours : chaque enfant a le même droit à la même qualité d’accueil, quelle que soit la solution choisie par ses parents : assistante maternelle ou crèche.

Qui va définir ? Qui va mesurer, dans chaque solution d’accueil, crèches et assistantes maternelles ? Qui va veiller au respect de cette homogénéité de qualité ?

Une solution financièrement accessible

Pour que la solution soit « financièrement accessible », il faudrait de fortes augmentations du CMG (complément de libre choix de mode de garde) afin d’homogénéiser les restes à charges entre les différents modes d’accueil : grandes crèches, micro-crèches et assistantes maternelles. 

En avons-nous la volonté politique….et les moyens ?

Le projet est incroyablement complexe, il implique des milliers d’acteurs qui devront travailler de concert pour inventer, mettre en œuvre, auditer, sanctionner… : CAF, PMI, communes, intercommunalités, gestionnaires privés… 

Les premières pistes ont déjà été annoncées. Elles laissent souvent sceptique, parfois perplexe.

Le feuilleton de l’été Petite Enfance 

Je me propose d’analyser les annonces déjà faites et celles qui ne manqueront pas de venir, sous la forme d’un « feuilleton de l’été Petite Enfance », une succession d’articles qui essaieront de rendre plus compréhensibles le « chamboulement » qui est en route. J’essaierai aussi d’interpeler, souvent par simple appel au bon sens.

On y parlera de création et de destructions de places, d’attractivité des métiers de la petite enfance, de définition des besoins en solutions d’accueil par les « autorités organisatrices », ces nouvelles instances, chargées, notamment, de définir les besoins locaux et de donner les autorisations de création de places, de qualité, de formation des professionnelles ….

On y parlera aussi des dizaines de meurtres de bébés, commis par celles et ceux qui sont censés les accueillir et les protéger, tragique réalité que tout le monde veut ignorer et passer sous silence. L’insupportable omerta.

 

Au plaisir d’être lu et de pouvoir vous répondre. Car à chaque fois, vous trouverez les appels à action ci-dessous : 

Vous êtes d’accord ? Faites circuler !

Vous n’êtes pas d’accord ? Dites-le, je vous répondrai.

Vous avez vu une erreur ? Je corrigerai.

Gilbert Mellinger
Fondateur du Réseau Carrousel et Câlins.

Prochain épisode, le 10/08/2023 : 200 000 places en plus, ou 100 000 places en moins ?

Et les autres épisodes à venir :

200 000 places de crèche ou 200 000 places d’accueil ?

La qualité ? 
L’inacceptable inégalité structurelle des enfants entre les différents modes d’accueil

La croissance du nombre de places de crèches 
peut-elle se faire sans les micro-crèches ?

Les places d’accueil Petite Enfance
Politique de l’offre ou politique de la demande.

La formation des pro de la Petite Enfance : le grand écart 
Auxiliaires de Puériculture (AP) : 1570 heures
CAP Petite Enfance : 609 heures
Assistantes maternelles : 80 heures

Le renouvellement des autorisations pour les crèches
Vraie fausse bonne idée !

Les meurtres de bébés
La dramatique conséquence des écarts de qualité entre les modes d’accueil

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