Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes Handicapées de France
#Épisode 11
Objet : le syndrome du bébé secoué
Bonjour Madame la Ministre,
Vous venez de prendre vos fonctions. Soyez la bienvenue dans le monde de la Petite Enfance, un monde passionnant et parfois déconcertant.
Un monde qui attend avec impatience vos premières actions.
Dans la présente lettre, j’adresse une des violences faites aux enfants : le syndrome du bébé secoué, qui touche tous les ans 500 enfants en très bas âges : 100 meurtres, 375 infirmes à vie.
1° point
Le 21 novembre 2022, s’est tenu le premier « Comité Interministériel à l’Enfance ». Dans le dossier de presse qui donne, entre autres, un calendrier détaillé concernant la lutte contre les violences faites aux enfants, Madame Borne, Première Ministre, a déclaré :
« L’enfance est une priorité du quinquennat. C’est un engagement du Président de la République qui est au cœur de la feuille de route de mon Gouvernement. » p3
« Nous allons accentuer encore nos efforts en matière de lutte contre les maltraitances et les violences faites aux enfants. C’est une priorité absolue de mon Gouvernement, qui exige le renforcement de l’action policière et judiciaire pour détecter, réprimer et prévenir les violences faites aux mineurs. » p3
Le dossier de presse de ce Comité Interministériel à l’enfance, figure une tragique liste des violences faites aux enfants.
Rien sur le syndrome du bébé secoué (SBS), qui fait pourtant autant de victimes que les féminicides !
2° point
Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat, chargé de l’Enfance et des Familles entre 2017 et 2022, auprès du Ministre de la Santé et des Familles, avait lancé une grande campagne de sensibilisation sur le drame du syndrome du bébé secoué.
Dans le dossier de presse qui accompagnait cette campagne on pouvait lire :
« Une priorité de santé publique »
« Les cas de bébés secoués ne sont pas des faits isolés. Chaque année, plusieurs centaines d’enfants en sont victimes »
« Pour alerter et faire la lumière sur la réalité de ce phénomène, le Gouvernement se saisit du sujet à travers une campagne de sensibilisation nationale.
Cette initiative d’Adrien Taquet, secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, soutenue par des experts et des parents témoins, repose notamment sur la diffusion d’un film choc qui rappelle l’essentiel : secouer un bébé est une maltraitance qui peut être mortelle. »
« Avec pour objectif d’attirer l’attention du grand public, le spot de la campagne met implicitement en scène, par l’intermédiaire du son d’un babyphone, un agresseur secouant brutalement un enfant.
Un parti-pris qui vise à positionner le syndrome du bébé secoué comme étant un acte de maltraitance perpétré par un adulte violent, et seul responsable. »
Dossier de presse janvier 2022
M. Adrien Taquet avait précisé :
« Plus de 500 enfants chaque année sont diagnostiqués, avec dans un cas sur dix, au moins, le décès et dans trois quarts des cas, un handicap qui l’accompagnera toute sa vie»
Le dossier présente aussi la longue liste de handicaps à vie, constatés chez les enfants victime de ces crimes :
« Un retard du développement psychomoteur ou des handicaps moteurs, des troubles cognitifs et des difficultés d’apprentissage, des problèmes de comportement, des troubles de l’alimentation, des troubles du sommeil, un déficit visuel ou une cécité, un déficit auditif ou une surdité, des crises épileptiques. »
3° point
Les chiffres publiquement disponibles (Public Sénat) montrent que le crime de SBS est commis par l’assistant maternel dans 20 % des cas, soit une centaine d’actes par an qui aboutissent aux résultats suivants :
20 bébés tués
75 infirmes à vie
4° point
Le dossier de presse du Comité Interministériel à l’Enfance, décrit un autre objectif, présenté dans la rubrique,
CHANTIER PRIORITAIRE : Créer un office central de lutte contre les violences faites aux enfants p6
Fiabiliser les données et améliorer la connaissance sur les violences faites aux enfants
Fiabiliser les données disponibles et identifier toutes les données utiles sur les violences faites aux enfants. Prévoir une communication annuelle sur ce sujet
Ministères porteurs : Intérieur, Justice, Enfance
Calendrier : 1° janvier 2024
Instaurer une pratique de retour d’expériences sur les infanticides ou les affaires graves de maltraitance
Dans la continuité de ces 4 points, je vous adresse 4 questions :
Question 1
Le syndrome du bébé secoué va-t-il être intégré dans la mission du « Comité Interministériel à l’Enfance » ?
Question 2
Allez-vous assurer une continuité aux actions de sensibilisation et de prévention lancées par Monsieur Adrien Taquet ?
Question 3
Les crimes de SBS entreront-ils dans le travail fait pour « Fiabiliser les données disponibles et identifier toutes les données utiles sur les violences faites aux enfants ?
En particulier, veillerez-vous à ce que ce travail de gestion des données fasse ressortir le suivi des criminels en fonction de leur statut : homme (papa ou compagnon), assistante maternelle, femme (maman)
Question 4
Compte tenu du grand nombre de crimes commis par an, dans l’accueil individuel, allez-vous diligenter une enquête IGAS de l’accueil individuel, dont le titre pourrait être :
« Sécurité des enfants, qualité de l’accueil et prévenance de la maltraitance dans l’accueil individuel » ?
D’avance, merci pour vos réponses.
Respectueuses salutations
Gilbert Mellinger Fondateur du Réseau Carrousel et Câlins
Vous êtes d’accord ? Faites circuler !
Vous n’êtes pas d’accord ? Dites-le, je vous répondrai.
Vous avez vu une erreur ? Je corrigerai.
Retrouvez les épisodes précédents :
200 000 places en plus ou 100 000 places en moins ?
La qualité ? La même dans tous les modes d’accueil !
200 000 places de crèche ou 200 000 places d’accueil ?
Créer 200 000 de places d’accueil peut-il se faire sans les micro-crèches ?
Les meurtres de bébés La dramatique conséquence d’un huis clos systémique et des écarts de qualité entre les modes d’accueil
Les places d’accueil Petite Enfance Politique de l’offre ou politique de la demande ?
La formation des pro de la Petite Enfance – Auxiliaires de Puériculture (AP) : 1570 heures – CAP Petite Enfance : 609 heures – Assistantes maternelles : 80 heures
Bébés secoués. La violence inavouable Qui est responsable ?
L’agrément des crèches, limité dans le temps Contrôle continu contre examen final ?