Les écrans et le jeune enfant
Le Lundi 13 février a eu lieu 2 sessions de formations sur le thème des écrans auprès du jeune enfant animées par l’OPEN.
17 salariées ont pu bénéficier de cette session, ainsi que 9 familles. Pour les familles n’ayant pas pu se libérer pour cette session, nous vous avons concocté un petit article, axé principalement pour les 0 / 3 ans.
Etat des lieux des écrans
La télévision existe depuis 70 ans. Elle permettait, à l’époque, de se retrouver et de partager un moment en famille. Aujourd’hui, l’utilisation des écrans est devenue différente et nous éloigne parfois les uns des autres.
Les écrans font partis du quotidien de nos jeunes enfants. Les écrans prennent place de plus en plus tôt dans leur quotidien, voire dans leur chambre !
Nous sommes toujours épatés de voir avec quelle habileté les enfants manient nos téléphones, télécommandes, etc . Il faut savoir que les jeunes enfants disposent d’un cerveau en construction. Leur adaptabilité face à ces nouveaux outils est dû à leurs nombreuses connexions « nouvelles ». C’est ce que l’on appelle la plasticité cérébrale. Vous souhaitez en savoir plus, vite regardez cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=qB_jyyU-92w
Nous devons rappeler que tout être humain est un être de communication et d’échanges. Avant 3 ans, votre enfant grandit et acquiert de nouvelles capacités en découvrant le monde, en l’observant, en le touchant, en goûtant, en échangeant avec les autres et en testant de nouvelles choses. Grâce à toutes ces expériences permises et encouragées par vous, parents, le cerveau de votre enfant va créer de nombreuses connexions neuronales.
Plus les expériences de votre enfants sont fréquentes, plus les connexions neuronales vont se renforcer et perdurer dans le temps, pendant que d’autres vont s’affaiblir.
Alors, pensez-vous qu’il vaille mieux renforcer des habiletés de votre enfant auprès de ses jeux favoris, ou auprès des écrans ?
Les médecins, mais aussi de plus en plus de parents, s’inquiètent quant aux impacts des écrans sur leurs jeunes enfants.
Les écrans deviennent une des principales préoccupations des parents au coté de la santé et de la réussite scolaire.
Cette inquiétude a grandi depuis la Covid, qui a poussé bon nombre d’enfant à consommer les écrans au quotidien.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Quelques chiffres
- 50% des enfants de 18 mois regardent des écrans (tous types d’écrans).
- 67% des enfants âgés de 2 ans regardent tous les jours des écrans.
On dira que ces chiffres sont dû à la négligence des parents ? Non, car malheureusement nous dépendons tous de l’essor des écrans, de leur accès au cours de la journée. Il est donc difficile pour nous tous d’éloigner complètement nos enfants de tous les écrans.
D’ailleurs, au Carrousel et Câlins, de quelle façon les transmissions et les photos de vos enfants sont-elles effectuées ?! Et oui…encore et toujours des écrans !
L’impact des écrans chez le jeune enfant
Pour bon nombre de familles, les 4 risques des écrans sur le jeune enfant sont :
- l’addiction
- l’isolement
- la diminution des activités extérieures
- l’hyperactivité.
Aujourd’hui, certains spécialistes perçoivent des retards de langage, une diminution de la motricité fine, une baisse de l’imaginaire, une pauvreté dans les dessins de l’enfant, moins de jeux utilisés au quotidien, une hausse de l’agressivité chez le jeune enfant.
Quels sont les signes de l’impact des écrans chez le jeune enfant ?
- Trouble du langage
- Fatigue
- Irritabilité / énervement
- Isolement
- Maux de tête
- Difficulté d’endormissement
Comment diminuer les écrans chez nos jeunes enfants ?
Il s’agit surtout de prendre conscience de nos habitudes quotidiennes en tant qu’adulte, qui deviennent ensuite des habitudes chez l’enfant du fait de l’imitation qu’ils en font.
Il est surtout nécessaire que l’écran n’empêche pas une interaction entre vous et votre enfant. Votre enfant vous parle ? Poser le téléphone, regardez votre enfant et reportez votre message.
Votre enfant joue à vos côtés ? Prenez le temps de l’observer, de le félicitez, de lui montrer que vous êtes disponible, puis verbalisez-lui que vous prenez 5 minutes pour contacter vos proches, faire vos achats… Si l’utilisation de votre téléphone est expliqué à votre enfant, il comprendra que vous avez aussi des choses a faire, mais que vous vous souciez de lui, que vous avez entendu ses appels, demandes et sollicitations. Parfois, quand nous sommes plongés dans nos recherches internet, nous n’entendons plus ce qui se passe autour de nous ! Mince, on a peut-être loupé un nouveau mot chez notre enfant !!
Nous restons tous humain, et ce n’est pas un drame si de façon exceptionnelle nous succombons à la tentation d’un petit dessin animé ! Nous avons tous besoin d’un temps de détente ! Mais ces temps de détente peuvent être partagés, verbalisés, accompagnés pour qu’ils restent un moment source d’échange et de souvenir.
Un petit dessin animé avec son enfant, sous le plaid, un dessin animé qui nous rappelle de bons souvenirs d’enfance : pourquoi pas ?! C’est un partage d’émotion, de souvenir que vous souhaitez lui transmettre.
Il est important que l’outil écran ne soit pas un rituel, une habitude de vie, qui isole votre enfant de la relation à vous, parent, et que l’écran l’éloigne de nombreuses découvertes, aventures, relations et enrichissements.
L’écran ne doit pas devenir le compagnon de votre enfant le matin autour de son petit déjeuner, ou encore sa détente le soir en rentrant de la crèche.
Et si ce rituel est déjà instauré, déjà ancré, comment faire pour en sortir ?
Instaurer un nouveau rituel, choisissez-le avec votre enfant. Vous seul connaissez votre enfant sur le bout des doigts. Vous saurez trouver le jeu / la musique / l’occupation qui lui fera oublier l’écran !
Au C&C , nous utilisons la tablettes pour les transmissions, les photos, les musiques, toutefois l’accès à la tablette est formellement interdit aux enfants, tant pour la toucher que pour la regarder.
Quelques conseils
L’ennui est nécessaire chez l’enfant. C’est ainsi qu’il développera sa pensée, son imaginaire. N’ayez pas la crainte de le laisser « inactif ». Il est préférable qu’un enfant s’ennui, soit dans le « rien » , plutôt que devant un écran.
Votre enfant a besoin de votre regard, de votre sourire, de votre approbation pour découvrir, expérimenter, tenter des expériences . Alors si l’écran fait obstacle à votre relation, à votre regard porté sur lui, vous risquez d’entendre de nombreuses fois « maman, maman, maman, regarde, regarde, regarde !!! ». Alors parents : posez vos portables une fois à la maison. Petite astuce : installer un lit à portable sur votre buffet, et passer du temps de qualité avec votre enfant. Vous retrouvez votre téléphone le soir, une fois votre enfant couché. Et pourquoi pas ne pas fabriquer un petit lit à téléphone / à tablette avec votre enfant ?! Laissez-le décorer une petite boite en carton et le tour est joué. Il sera peut-être plus facile ensuite de lui dire « allez c’est fini on arrête le dessin animé / le jeu, il va dormir, se recharger ! ».
Eloigner un enfant des écrans c’est aussi poser un cadre à son enfant, lui dire « non », et lui poser des limites.
Le jeune enfant a besoin de limites, de cadre, pour à la fois se sentir sécurisé, contenu, comprendre ce qui est bien ou mal, savoir ce que son parent ou la société lui accorde ou non.
Pour rappel, voici les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP)
- Eviter les écrans avant 3 ans.
- Accompagner les contenus : partage autour des écrans, des émissions vues.
- Pas d’écran avant de dormir : Les lumières LED, perturbent le sommeil, agitent l’enfant ; Il est recommandé de stopper tout écran 1h avant l’heure prévue de sommeil.
- Pas d’écran dans la chambre de l’enfant.
- Eviter d’allumer la TV en présence de votre enfant, même s’il joue à coté : l’enfant entend tout même si nous avons l’impression qu’il n’y prête pas attention. Le langage utilisé à la TV n’est pas toujours adapté, les publicités rythmées peuvent le stopper dans son jeu, des habitudes de vie lui sont données.
Quelles sont les alternatives possibles aux écrans ?
Bien sûr, en changeant les habitudes de votre enfant, vous risquez de vous retrouver confronté à des manifestations de résistance, de frustrations, des cris, des pleurs de l’ennui, mais tenez bon ! Les nouveaux rituels ont besoin de quelques jours avant de se faire accepter.
Vous pouvez aussi proposer à votre enfant des alternatives plus saines telles que les boîtes à histoires, les comptines en CD… Mais aussi des rituels de jeux, d’histoires, de moments partagés avec son parent, ses frères et sœurs.
Vous souhaitez aller plus loin ?
Les équipes, directrices et le pôle pédagogique sont disponibles pour vous en cas de besoin. N’hésitez pas à les solliciter.
Aussi vous pouvez retrouver des podcasts sur le site de l’OPEN : https://www.open-asso.org/
D’autres articles :
Vous pouvez également retrouver un petit encart au sein du Carnet de santé de votre enfant , Page 14 :