L’aide de la CAF pour la prime de 100€, un piège pour les entreprises.
La CAF aide à la revalorisation des salaires dans les crèches. Super ! 66€ d’aide qui vont coûter jusqu’à 127€ aux entreprises : beaucoup moins drôle ?
Dans un article publié le 9 mars 2024, je soulignais la surcharge administrative liée à cette aide de la CAF, véritable cadeau empoissonné qui va, en plus, générer un surcout que beaucoup de crèches auront du mal à absorber.
Pour rappel, dans un communiqué du 6 mars 2024, le gouvernement avait donné cette précision concernant cette mesure :
« L’accompagnement financier couvrira à hauteur de 66 %
des augmentations comprises en moyenne entre
100 et 150 euros net par mois. »
La part payée par la CAF, couvrira donc 66% de l’augmentation nette donnée par l’employeur.
Partons d’une augmentation de 100€ nets, qui sera partagée entre :
66€ payés par la CAF
34€ payés par l’employeur
Optiquement c’est plutôt joli et on se dit que la CAF est bien généreuse. Eh bien, non !
Car ces 34€ vont coûter bien plus chers à l’employeur. Combien ? Eh bien cela dépend…
86€ pour un salaire aux alentours de 1800€ bruts 127€ pour un salaire de 3000€ bruts et plus
Pour quelle raison ? La magie du bulletin de paie français et les différences abyssales entre net payé au salarié et coût chargé pour l’entreprise, notamment, parce que les charges patronales augmentent de manière vertigineuse à partir de certains seuils de salaires bruts.
Qu’on en juge, à travers les 4 cas de salaires bruts présentés dans le tableau ci-dessous : les charges passent de 21% à 52,8%
Entre 3 fois et 4 fois le reste à charge théorique de 34€ pour l’entreprise ?
Pour une municipalité qui a une cinquantaine de salariés dans ses crèches, l’addition commencera à être lourde, environ 100€ par salarié, par mois, soit :
5 000€/mois et 60 000€/an.
Pas vraiment une bonne nouvelle.
Pour Carrousel et Câlins qui compte 115 salariés, dont une centaine potentiellement concernés par cette fausse bonne idée, l’addition serait sévère :
10 000€ / mois, soit 120 000€ / an
Tout simplement inenvisageable.
Pour une fois, en guise de conclusion, je vais me plagier et reprendre la conclusion de mon article du 9 mars 2024.
L’aide de la CAF est réservée, pour l’instant aux crèches PSU. Logiquement, les représentants des gestionnaires de micro-crèches, les gestionnaires eux-mêmes s’insurgent contre cette nouvelle discrimination dont ils risquent de faire l’objet de
la part de la CAF.
Après réflexion, je confirme que c’est vraiment une chance pour les micro-crèches d’être exclu du dispositif.
Dramatique !
Vous avez trouvé un erreur ? Répondez, je corrigerai.